Edom a écrit :Question aux tenants de la croix, dans la Bible, quels passages vous font penser que Jésus est mort sur une croix à part Jean 20:25 (qui ne semble pas à lui seul concluant) ?
Le crucifiement était tellement infâmant que les évangélistes nous font grâce des détails.
Les témoins de Jéhovah affirment que Jésus a été fixé à un simple poteau. Or, il appert très clairement que le crucifiement était une méthode de mise à mort de plusieurs siècles antérieure à la mort de Jésus. On la cite chez les Carthaginois, chez les Égyptiens, chez les Celtes, chez les Grecs, chez les Perses, chez les Romains, chez les Indiens... S'il était impossible de confondre le
stauron avec l'assemblage de deux bois dont l'un est en travers de l'autre, il faut nécessairement que les Grecs et les Romains aient eu un terme spécifique pour cet assemblage. Il n'en a jamais été retrouvé. Les hellénistes, qui sont au grec classique ce qu'Irmeyah est au français, traduisent sans problème le mot
stauron par croix si le contexte le permet. Ainsi, chez Flavius Josèphe, dans le récit du siège de Masadah et de Machéronte, il est fait mention de "croix".
Étant donné que ce terme distinctif n'existe pas, nous nous trouvons devant ce que l'on appelle en linguistique (Irmeyah confirmera mon propos) un "glissement sémantique". On observe ce phénomène dans toutes les langues, à toutes les époques. Donc, le mot
stauron signifiait, au départ, uniquement "poteau", "piquet". Par la suite, étant donné que l'élément principal de la croix reste le
stauron, les Grecs ont nommé cet assemblage
stauron.
Pour en revenir au seul passage de la Bible qui permet de savoir si Jésus a été cloué à un piquet simple ou à un assemblage donnant la forme d'un T ou d'une croix latine, il est beaucoup plus concluant que vous ne le croyez, Edom. Thomas mentionne bien les mains et demande à voir la marque
des clou
s.
On peut discuter mille ans de l'opportunité du symbole de la croix dans le rite chrétien. On peut tout autant discuter de la divinité du Christ. Ces notions relèvent de la foi et de l'interprétation des Écritures. Mais concernant ce passage, il ne s'agit que de comprendre. Or, et j'en appelle encore à Irmeyah pour confirmer mon propos, si l'interprêtation relève du droit du lecteur à qui il revient de se forger une opinion sur ce qu'il croit déceler dans le texte, la compréhension relève, quant à lui, du droit du texte et expose clairement sans qu'il y ait besoin d'interprêter, d'où un consensus entre les lecteurs. Ne pas admettre qu'il y avait plusieurs clous pour les mains et que ces mains étaient dès lors disposées en croix, c'est se leurrer et refuser de voir la réalité en face.