la noce de l'époux
Posté : 28 déc. 2008 19:08
Mt 22, 1-14 Les invités au festin
L’évangile de dimanche dernier – celui de la parabole des vignerons homicides – se terminait ainsi : “Aussi je vous le dis, le Royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à un peuple qui lui fera produire son fruit.” Une nouvelle parabole vient souligner ce point.
Elle s’adresse aux mêmes, les chefs des prêtres et les pharisiens : “Jésus se remit à leur parler en paraboles”. Le climat est aussi le même, d’une tension grandissante entre Jésus et ses adversaires. D’une certaine manière, le drame de la Passion est déjà commencé.
Plusieurs points sont similaires : un propriétaire vigneron ou un roi ont un fils ; des serviteurs sont envoyés à plusieurs reprises, sont maltraités ou tués ; les vignerons locataires et les invités sont châtiés ; de nouveaux vignerons reçoivent la vigne en fermage comme de nouveaux invités participent au festin des noces. Jésus dit en quelque sorte à ses interlocuteurs : “Vous êtes comme ce fils qui répond oui servilement à ce que lui commande son père mais qui refuse de lui obéir ; vous êtes comme ces vignerons qui ont refusé, année après année, de payer leur fermage au propriétaire et qui ont accumulé crime sur crime. Vous ressemblez à ces hôtes de marque qui brusquement refusent l’invitation à dîner qu’ils ont reçue.”
Dans la parabole des deux fils, Jésus leur avait déjà dit que les publicains et les prostituées les précèderaient dans le Royaume. Il leur dit encore que tous ceux rencontrés sur tous les chemins, les mauvais comme les bons, donc les petites gens, les pécheurs, les exclus, les marginaux, les païens, tous ceux du dehors prendront place au festin du Royaume, cette place qu’eux, qui s’imaginent les gens bien, laissent vide. Et les chrétiens des premières Églises devaient se reconnaître dans ces appelés de la dernière heure sans aucun mérite.
Mais alors pourquoi reprocher à un homme de n’avoir pas le vêtement de noces ? Un chapiteau de la tour porche de Saint Benoît sur Loire montre l’âme de l’homme, représentée par un enfant, tiraillé entre deux anges, un ange, la tête en pleine lumière dont le corps est revêtu d’une robe de noces, et un autre, la tête toujours dans l’ombre et le corps nu. Qu’est-ce que c’est que cette robe ?
Revenons un peu en arrière. Dans la parabole précédente, le maître intervient pour réclamer le produit de la vigne ; ici le roi intervient pour convier les gens à un repas. L’accent est différent : il s’agit de voir le Royaume comme le lieu de l’alliance, de la joie, de l’abondance. Apparemment, l’aspect jugement n’est plus mis en valeur. Les noces dont il est question sont évidemment les ‘noces’ du Christ avec l’humanité : le thème de Dieu épousant son peuple est trop fréquent dans la Bible, jusque dans l’Apocalypse et les noces de l’agneau pour que cette parabole y échappe. On peut penser que les invités sont en même temps les épousés. En tout cas le royaume est présenté sous le signe de l’appel au bonheur.
En fait c’est justement le repas des noces, l’invitation à la joie, qui joue le rôle de jugement. L’invitation opère un tri entre ceux qui acceptent et ceux qui n’acceptent pas. Ceux-ci choisissent d’aller à leurs champs et à leur commerce plutôt qu’au repas nuptial. Ont-ils peur de perdre quelque chose s’ils se rendent à la noce ? Ils ne croient pas que l’invitation soit un bien pour eux.
Il est dit que ces invités ont été ‘indignes’ du repas. Serait-ce que les autres sont dignes ? Or ce sont ceux que les serviteurs rencontrent sur les chemins, mauvais comme bons. Cela signifie que l’aptitude au Royaume ne réside pas dans le fait que l’on soit bon. Ce qui rend digne, c’est le simple fait de répondre à l’invitation, de se déplacer en faisant confiance à la Parole qui appelle. Et la salle est remplie : l’invitation a réussi. “Il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas reçu, mais à tous ceux qui l’ont reçu il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu”.
Pourquoi, alors, à la fin, un tel châtiment pour l’homme qui a oublié son vêtement de noces ? Cette absence de vêtement est simplement le signe que l’homme n’a pas cru à sa dignité. On a souvent dit que cette robe nuptiale était en même temps la robe baptismale. Oui, au sens où c’est l’appel de Dieu, le choix de Dieu, l’amour de Dieu communiquant sa vie, qui fait notre dignité, indépendamment de la moralité de nos actes. La robe, c’est notre réponse à cet appel, c’est notre foi, notre confiance en celui qui nous appelle ; nous croyons que nous sommes aimés sans mérite de notre part. C’est le regard de Dieu sur nous qui fait notre dignité, qui fait notre beauté. Cela me rappelle un poème de Gabriela Mistral : “Si tu me regardes, je deviens belle”.
Nous avons toujours du mal à comprendre l’amour. Ce n’est pas parce que nous sommes des gens biens, bons, beaux, tout ce que vous voulez, que nous sommes choisis, appelés, aimés ; non, la parabole le dit bien : “tous ceux qu’ils rencontrèrent, les mauvais comme les bons” : ce n’est pas cela l’important. C’est parce que nous sommes choisis, appelés, aimés, que notre être est transformé, si nous y croyons, et qu’alors nous sommes dignes. Et si notre être est transformé, alors en retour, il s’efforcera de répondre à cet amour par une conduite conforme.
Les premiers invités n’ont pas compris quelle dignité leur conférait l’invitation aux noces ; le pauvre homme exclu pas davantage.
Si nous sommes ici, c’est en rendant grâce d’être ainsi appelés à partager le festin du Royaume, dès maintenant ; c’est avec la joie de nous savoir appelés et aimés, sans condition, sans mérite de notre part ; et cela ne peut qu’apaiser notre cœur. Ne regardons pas ce que nous devons faire. Laissons d’abord cette joie nous envahir, avec la paix qui l’accompagne, joie et paix qui viennent de l’Esprit Saint ; nous en serons transformés intérieurement, notre robe nuptiale sera belle.
une seul question.... comment pourrons nos yeux ronger par la honte trouvé de la lumière pendant que la nuit tombe? et ce,depuis ADAM ET EVE!!!
L’évangile de dimanche dernier – celui de la parabole des vignerons homicides – se terminait ainsi : “Aussi je vous le dis, le Royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à un peuple qui lui fera produire son fruit.” Une nouvelle parabole vient souligner ce point.
Elle s’adresse aux mêmes, les chefs des prêtres et les pharisiens : “Jésus se remit à leur parler en paraboles”. Le climat est aussi le même, d’une tension grandissante entre Jésus et ses adversaires. D’une certaine manière, le drame de la Passion est déjà commencé.
Plusieurs points sont similaires : un propriétaire vigneron ou un roi ont un fils ; des serviteurs sont envoyés à plusieurs reprises, sont maltraités ou tués ; les vignerons locataires et les invités sont châtiés ; de nouveaux vignerons reçoivent la vigne en fermage comme de nouveaux invités participent au festin des noces. Jésus dit en quelque sorte à ses interlocuteurs : “Vous êtes comme ce fils qui répond oui servilement à ce que lui commande son père mais qui refuse de lui obéir ; vous êtes comme ces vignerons qui ont refusé, année après année, de payer leur fermage au propriétaire et qui ont accumulé crime sur crime. Vous ressemblez à ces hôtes de marque qui brusquement refusent l’invitation à dîner qu’ils ont reçue.”
Dans la parabole des deux fils, Jésus leur avait déjà dit que les publicains et les prostituées les précèderaient dans le Royaume. Il leur dit encore que tous ceux rencontrés sur tous les chemins, les mauvais comme les bons, donc les petites gens, les pécheurs, les exclus, les marginaux, les païens, tous ceux du dehors prendront place au festin du Royaume, cette place qu’eux, qui s’imaginent les gens bien, laissent vide. Et les chrétiens des premières Églises devaient se reconnaître dans ces appelés de la dernière heure sans aucun mérite.
Mais alors pourquoi reprocher à un homme de n’avoir pas le vêtement de noces ? Un chapiteau de la tour porche de Saint Benoît sur Loire montre l’âme de l’homme, représentée par un enfant, tiraillé entre deux anges, un ange, la tête en pleine lumière dont le corps est revêtu d’une robe de noces, et un autre, la tête toujours dans l’ombre et le corps nu. Qu’est-ce que c’est que cette robe ?
Revenons un peu en arrière. Dans la parabole précédente, le maître intervient pour réclamer le produit de la vigne ; ici le roi intervient pour convier les gens à un repas. L’accent est différent : il s’agit de voir le Royaume comme le lieu de l’alliance, de la joie, de l’abondance. Apparemment, l’aspect jugement n’est plus mis en valeur. Les noces dont il est question sont évidemment les ‘noces’ du Christ avec l’humanité : le thème de Dieu épousant son peuple est trop fréquent dans la Bible, jusque dans l’Apocalypse et les noces de l’agneau pour que cette parabole y échappe. On peut penser que les invités sont en même temps les épousés. En tout cas le royaume est présenté sous le signe de l’appel au bonheur.
En fait c’est justement le repas des noces, l’invitation à la joie, qui joue le rôle de jugement. L’invitation opère un tri entre ceux qui acceptent et ceux qui n’acceptent pas. Ceux-ci choisissent d’aller à leurs champs et à leur commerce plutôt qu’au repas nuptial. Ont-ils peur de perdre quelque chose s’ils se rendent à la noce ? Ils ne croient pas que l’invitation soit un bien pour eux.
Il est dit que ces invités ont été ‘indignes’ du repas. Serait-ce que les autres sont dignes ? Or ce sont ceux que les serviteurs rencontrent sur les chemins, mauvais comme bons. Cela signifie que l’aptitude au Royaume ne réside pas dans le fait que l’on soit bon. Ce qui rend digne, c’est le simple fait de répondre à l’invitation, de se déplacer en faisant confiance à la Parole qui appelle. Et la salle est remplie : l’invitation a réussi. “Il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas reçu, mais à tous ceux qui l’ont reçu il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu”.
Pourquoi, alors, à la fin, un tel châtiment pour l’homme qui a oublié son vêtement de noces ? Cette absence de vêtement est simplement le signe que l’homme n’a pas cru à sa dignité. On a souvent dit que cette robe nuptiale était en même temps la robe baptismale. Oui, au sens où c’est l’appel de Dieu, le choix de Dieu, l’amour de Dieu communiquant sa vie, qui fait notre dignité, indépendamment de la moralité de nos actes. La robe, c’est notre réponse à cet appel, c’est notre foi, notre confiance en celui qui nous appelle ; nous croyons que nous sommes aimés sans mérite de notre part. C’est le regard de Dieu sur nous qui fait notre dignité, qui fait notre beauté. Cela me rappelle un poème de Gabriela Mistral : “Si tu me regardes, je deviens belle”.
Nous avons toujours du mal à comprendre l’amour. Ce n’est pas parce que nous sommes des gens biens, bons, beaux, tout ce que vous voulez, que nous sommes choisis, appelés, aimés ; non, la parabole le dit bien : “tous ceux qu’ils rencontrèrent, les mauvais comme les bons” : ce n’est pas cela l’important. C’est parce que nous sommes choisis, appelés, aimés, que notre être est transformé, si nous y croyons, et qu’alors nous sommes dignes. Et si notre être est transformé, alors en retour, il s’efforcera de répondre à cet amour par une conduite conforme.
Les premiers invités n’ont pas compris quelle dignité leur conférait l’invitation aux noces ; le pauvre homme exclu pas davantage.
Si nous sommes ici, c’est en rendant grâce d’être ainsi appelés à partager le festin du Royaume, dès maintenant ; c’est avec la joie de nous savoir appelés et aimés, sans condition, sans mérite de notre part ; et cela ne peut qu’apaiser notre cœur. Ne regardons pas ce que nous devons faire. Laissons d’abord cette joie nous envahir, avec la paix qui l’accompagne, joie et paix qui viennent de l’Esprit Saint ; nous en serons transformés intérieurement, notre robe nuptiale sera belle.
une seul question.... comment pourrons nos yeux ronger par la honte trouvé de la lumière pendant que la nuit tombe? et ce,depuis ADAM ET EVE!!!